Le Graffomaton
Une cabine est installée dans la rue, dans un parc, dans une halle – sur le site d’un festival. Elle ressemble à un photomaton. Le passant entre, s’installe et suit les instructions qui défilent sur un écran. Mais ici, pas de photos d’identité. Après quelques minutes, la cabine offre un portrait… écrit. Car, caché derrière le miroir sans tain de la machine, il y a un écrivain improvisateur.
Le Graffomaton est une « animation » artistique simple et abordable par tous – il suffit de savoir lire. Elle convient à n’importe quelle manifestation en tant qu’elle se suffit à elle-même.
C’est aussi un écho à notre époque, c’est l’art du selfie littéraire, de la subjectivité narcissique.
La volonté est d’offrir un miroir subjectif, comme un cadeau troublant, à un individu qui ne verra jamais l’auteur de son portrait. Le « client » sentira aussi l’instant où il est scruté par la cabine, observé ; un moment où il se retrouvera seul face à lui-même. Il s’agit de créer un instant privilégié, littéraire et égoïste, sur place puis à emporter.